Tu viens d’avoir dix-neuf ans ou tu les auras cette année. Tu obtiendras très bientôt tes résultats de la HSC, et tes années de collège ne seront plus que des souvenirs, une douce nostalgie des beaux jours. Chanceux tu es d’avoir pu bénéficier du soutien financier nécessaire et de l’encadrement de tes parents car sache que moins d’un élève sur deux qui prend part aux examens de la CPE restera dans le cursus scolaire pour prendre part aux examens de la HSC. Je présume que ça tu ne le savais pas. Moi non plus d’ailleurs lorsque j’avais 19 ans.
Et pourtant rechercher, comprendre, assimiler, décortiquer ces chiffres, ces pourcentages ne peuvent que t’être bénéfique.
Si tout se passe bien, comme prévu, cette année, tu iras à l’université. Pourquoi ? Tu ne le sais pas encore.
Faut-il vraiment y aller ? Est-ce une obligation ou une option quant à entreprendre des études supérieures de nos jours à Maurice ?
Déjà il faut savoir qu’il est aujourd’hui plus facile de poursuivre des études supérieures sur l’île. Ce secteur à Maurice s’est développé au cours des cinq dernières années. Les institutions académiques ont poussé comme des champignons et leur nombre a augmenté de 32% de 2007 à 2012. Pendant cette même période, le nombre d’étudiants a aussi grimpé de 31% pour passer à presque 46,000. Le problème d’université marron persiste toujours cependant. Avant de t’inscrire à une institution privée, il est primordial que tu vérifies si le programme que tu comptes suivre est accrédité ou pas par la Tertiary Education Commission :http://tec.intnet.mu/search_courses_programmes. En un clic, tu peux savoir tant de choses… Ne laisse pas des «et si j’avais su » te ronger, te dévorer, te faire perdre ton temps et ton argent (ou celui de tes parents qui travaillent si dur pour que tu puisses bénéficier du meilleur, rien de moins).
Même s’il est plus facile aujourd’hui de s’assurer une place dans une institution tertiaire, nous ne pouvons en dire de même lorsqu’il s’agit du marché du travail. Bien que l’effet fût mitigé, l’île Maurice a aussi été percutée par la crise économique mondiale de 2008. En net ralentissement, notre économie peine à absorber tous les jeunes diplômés, qui, par milliers intègrent le marché du travail chaque année. Un jeune chômeur sur quatre est détenteur d’un diplôme universitaire. Ces « gradués » en situation de chômage, ils sont au nombre de 5000, quasiment la population d’Albion, ce village de l’ouest de l’île. Ce dernier rapport évoquant le chômage chez les jeunes n’est certes pas porteur de bonnes nouvelles.
Le chômage ne frappe pas uniquement les jeunes diplômés. Ceux qui n’atteignent pas leur School Certificate sont les plus touchés (6900 personnes). Le chômage chez les jeunes « gradués » est souvent dû au manque de compétences (souvent en communication, exécution et prise de décisions) ou de mauvais choix de cours (des formations avec peu de débouchés).
Ceci dit, être un jeune diplômé en 2015 permet d’avoir de meilleures perspectives d’emplois. Être détenteur d’un diplôme te donne la possibilité de faire des plans de carrière au sein d’une organisation.
Choisir de poursuivre des études supérieures n’est pas une décision à prendre à la légère. Ce choix comporte plein de risques et en même temps se présente comme une obligation. La vraie question n’est pas si oui ou non tu dois aller à l’université. Être mieux éduqué tend vers un meilleur avenir mais tout repose sur un choix mûrement réfléchi, ce choix qui va tout changer ; quel cours entamer?
Dossier Education par Youth SCEAL
Photo: Khatleen Minerve
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